L’Ukraine a entamé ses efforts de contre-offensive, sans que l’on soit certain encore de sa cible principale, la majeure partie de ses forces n’étant pas encore engagée. Face au déclenchement de cette opération, tout indique que l’armée russe a décidé de faire exploser le barrage de Kakhovka, au mépris des conséquences civiles.
Barrage de Kakhovka, nouveau crime de guerre
Barrage de Kakhovka : ces éléments qui pointent la responsabilité russe
(Enquête du New York Times).
Dans ce long dossier d’enquête à plusieurs mains, le New York Times établit que pour atteindre le niveau de destruction constaté sur le barrage de Kakhovka, une construction de la guerre froide prévue pour résister à toutes sortes d’attaques, il a probablement fallu miner une sorte de galerie interne du barrage, au cœur du béton, avec une très grosse quantité d’explosifs. Ce qui parait difficilement réalisable par une action extérieure ukrainienne alors que le barrage était sous contrôle russe depuis des mois. Plusieurs stations de mesures sismiques, en Roumanie et en Ukraine, ont d’ailleurs détecté une forte explosion, ce qui écarte l’hypothèse d’un barrage ayant cédé sous des bombardements répétés. [Payant, en anglais]
L’étendue des destructions
(Article de CBS News).
L’imagerie satellite avant/après la destruction du barrage permet de prendre conscience de l’échelle des destructions. C’est toute une partie du paysage de l’Ukraine du sud qui a été remodelée. [Accès libre, en anglais]
Barrage de Kakhovka et Crimée
(Fil Twitter du journaliste Sébastien Gobert).
“Le crime de l’explosion du barrage de Nova Kakhovka présente au moins l’opportunité de déconstruire (encore) le mythe du “don” de la Crimée en 1954 par un Krouchtchev ivre”. Dans ce fil Twitter, le journaliste français Sébastien Gobert rappelle les conditions, et les raisons, du transfert de la Crimée à l’Ukraine. Elles ont plus à voir avec la cohérence administrative, y compris dans la gestion de l’eau venant du barrage ukrainien, qu’avec la consommation d’alcool. [Accès libre, en français]
Contre-offensive : définition et précautions
Qu’est-ce qu’une contre-offensive ?
(Interview de Joseph Henrotin pour Le Grand Continent)
Le rédacteur en chef de la revue Défense & Sécurité Internationale détaille la nature théorique d’une opération de type “contre-offensive” et ses difficultés : actions préparatoires, manœuvres, reprise et conservation de l’initiative… “Pour le général Valeri Zaloujny, commandant en chef de l’armée ukrainienne, [c’est] la concrétisation de longs mois de planification, mais aussi le chef d’œuvre — ou l’échec — d’une vie”. [Accès libre, en français]
Ce qu’il faut savoir pour comprendre l’offensive ukrainienne
(Chronique de Pierre Haski sur France Inter).
Dans sa chronique “Géopolitique”, Pierre Haski explique que l’offensive ukrainienne a bien commencé, mais que les informations limitées ne permettent pas d’en suivre la progression de manière fiable. Il livre un petit guide des pièges à éviter avec cette offensive majeure. [Accès libre, en français]
Guerre “hybride” de la Russie contre la France
Révélations sur « Doppelgänger », la campagne de désinformation russe dénoncée par la France
(Article de Florian Reynaud et Damien Leloup dans le quotidien Le Monde)
Mardi 13 juin, le Quai d’Orsay a mis en cause la Russie pour une vaste opération de désinformation, qui a notamment produit pendant plus d’un an de faux sites officiels français et de faux articles de médias, dont Le Monde. “En France, écrivent les deux journalistes du Monde, le réseau de fausses pages Facebook a également servi à amplifier des tweets de Florian Philippot, l’ancien bras droit de Marine Le Pen, sur la guerre en Ukraine, ou encore une vidéo du média français Omerta, qui défend des positions prorusses”. [Accès payant, en français]
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Encore un bon cru, bien équilibré. Sans tomber dans le manichéisme le plus primaire, le soutien au régime russe par des partis politiques ayant parties prenantes dans la vie politique française est assez problématique à mon sens. Mais comme ils ont été financés (et le sont toujours) par ce même pays, ils faut qu'ils remplissent leur part du marché. L'insidiosité du truc est particulièrement alarmante, et ça participe grandement à endormir "l'opinion publique".
Tres interessant en effet!